Pot Mason & relation, un combo dangereux
J'te ramène en hiver. St-Valentin, fête de l’amour par excellence. Pour certains ça peut vouloir dire un souper entre amoureux, des chandelles à l’odeur choco vanille, de la lingerie, un jarret d’agneau, et le missionnaire au dessert. Pour d’autres, c’est relié à un douloureux souvenir d’une soirée qui a juste mal viré. (Une de plus).
14 février. 18h. 2ème date avec le monsieur. Juste avant d’arriver, je me scrute rapidement dans le miroir d’une auto stationnée, j’me trouve pas pire pantoute, j’me serais choisie à l’Amour est dans le pré, sexy, mais accessible, tu vois le genre. J’me dis que ça va être une bonne soirée, et qu’un Ange veille sur moi si mes orteils dégèlent un jour.
J’arrive devant chez lui avec les mains vides, car monsieur s’occupait de tout m’avait-il dit. J’avais déjà une p’tite trace de mouille sur la culotte tellement j’étais emballée. Je voyais mon clitoris devenir pétillant tellement le champagne me coulerait à flots sur le pubis.
Sur cette pensée céleste, je sonne. Une minuscule dame du troisième âge arborant le tablier m’ouvre, me fait la bise et m’invite à pénétrer le logis. J’avais la douloureuse impression de skipper trop d’étapes et d’être en train de rencontrer sa mère. Moi qui m’imaginais à 4 pattes, le cul ben écarté avec sa face écrasée dedans avec la langue qui me lichait un peu partout. Là, j’voyais Gisèle me tenir les fesses écartées...Ark.
Assise à table avec un verre de rouge din mains, je me décompose lentement en attendant mon Valentin qui a de plus en plus un goût amer de Valentine. Gisèle brasse doucement sa sauce, en me jasant du tour du chapeau que Mikael a fait dans son tournoi peewee de 1995 à Boucherville.
Il se pointe très, trop en retard. Zéro mal à l’aise, il me vante les mérites culinaires de sa mère. J’comprends. Mais ça se transporte de la sauce à spag. Y font des bancs pour BÉBÉS VIVANTS, y doit ben avoir un moyen pour que ta mère soit pas obligée de venir DANS TA CUISINE pour faire sa sauce. T’es clairement le premier que je bouffe si j’me perds en forêt, t’es le maillon faible.
Après un moment qui m’a semblé suffisamment long pour me rendre stérile, Gisèle part, un peu comme mes rêves de mariage. Le repas se passe correct acceptable parce que je bois pour engourdir la petite voix qui me dit de crisser mon camp au pc. C’était un peu comme manger un sandwich au baloney, c’est ton dernier recours, t’es pogné avec ça, t’essayes de l’apprécier, mais ça goûte beaucoup l’échec dans ta bouche.
Mon p’tit Bologne me prend doucement la main pour m’amener au salon. L’espoir d’une finale grandiose surgit aussitôt dans mon entrejambe. On s’assoit et il part le DVD de Batman. Dans des moments de même, je me dis que j’ai dû être une très vilaine personne dans une autre vie et aujourd’hui, le karma me le faisait payer cher.
La patente, c’est que j’le trouvais tellement beau, aussi beau que le fameux double rainbow. Je tenais vraiment à pouvoir l’admirer nu, le temps d’un touche-pipi, sans plus. J’ai fait le premier move, j’ai pris sa face dans mes mains pis j’ai effoueré ma bouche sur la sienne. Rapidement sa langue s’est promené un peu partout et j’ai eu l’impression que Gisèle me brassait sa sauce drette dans yeule, ça goûte la tomate pis la viande hachée mi-maigre.
Assise à califourchon sur lui, les mains se font aller par-dessus nos guenilles, on dessine le corps de l’autre.Dans son cas c’était du dessin malhabile, il dépassait beaucoup trop. Il avait du mal à suivre les contours, ces mouvements étaient rapides, saccadés. On aurait dit qu’il pratiquait ses moves de karaté. Un kata su’l mamelon, c’est rough.
Sa main glisse doucement sous ma culotte, fait des mouvements de va-et-vient sur mon pubi avec la paume chaude. Les respirations s’accélèrent sous le coup de l’excitation, sa main descend un peu plus bas, trace son chemin vers mon intérieur. Il arrête de me caresser d’un coup sec, me fixe dans le blanc des yeux et me dit : C’est quoi, tu te rases pas? T’as une repousse de poil, c’est un peu dégueulasse, j’pas capable, r’tourne toi, on va l’faire dans la back door!. En disant cette phrase d’une élégance douteuse, il me prend par les épaules en prévision de me retourner en doggy style.
Les fils se sont touchés dans ma tête.
J’ai pensé lui cracher au visage, lui crier après, ou juste lui entrer mon poing lentement dans le derrière pour voir si finalement, il tripait autant sur la sodomie. J’ai opté pour l’option sans violence. J’me suis relevé sans dire un mot, réajuster ma jolie jupe, essayer de remettre ma dignité en place en même temps. Tsé quand t’essayes d’avoir l’air noble mais que la situation s’y prête pas, c’est sûr que j’avais l’air tout droit sortie d’un trailer park.
J’ai pogné toutes mes affaires, pris un pot Mason de sauce à spag que j’ai mise dans ma sacoche pis j’ai sacré mon camp. C’est vrai qu’était bonne en cristi la sauce à Gisèle. En fait, la sauce était la meilleure chose de cette vilaine soirée. Anyway, qui se rase encore su’l cuir de nos jours ?